Au collège Aimé Césaire de Grenoble, quelques élèves de 6° se sont prêtés à un singulier exercice : la création et l’expérimentation d’un jeu de rôle qui met en scène plusieurs parties autour du projet Makay. Ils ont confronté les points de vue des professionnels du tourisme, des enseignants, des écologistes, des éleveurs de zébus. Pour poser leurs arguments et permettre une bonne lisibilité par l’ensemble de leurs camarades de collège, ils ont réalisé des panneaux explicatifs et illustrés. Selon leur enseignante, cet exercice fut une réussite et un très bon moment d’échange.
Ce type d’activité est un excellent moyen de mobiliser les élèves et de les rendre acteurs de leur propre apprentissage. Leur enseignante voulait les amener à réfléchir sur les problématiques qui naissent autour d’un projet de conservation. Elle s’est donc servi de la situation du massif du Makay de Madagascar pour planter son décor et elle a ensuite invité ses élèves à identifier les acteurs d’un tel projet; ceux qui seraient favorables à la création d’une aire protégée et ceux qui s’y opposeraient. Les élèves devaient se mettre dans la peau des uns ou des autres et développer un argumentaire en fonction.
Quelques phrases glanées ça et là sur leurs panneaux :
- Les professionnels du tourisme: “Les touristes vont acheter des souvenirs.”
- Les enseignants: “Il faudrait des transports scolaires et abaisser le prix de l’école.”
- Les écologistes: “Les scientifiques doivent venir découvrir les espèces endémiques pour que le site et la biodiversité soient protégés.”
- Les éleveurs de zébus: “les voleurs de zébus nous font perdre de l’argent car il faut un autre zébu. Et nous devenons parfois des voleurs.”
Les diverses parties se sont “affrontées” dans un débat afin de parvenir à un accord pour que chaque acteur tire profit du projet. Le défi était que chacun puisse s’exprimer, que la parole circule équitablement, que l’issue soit bénéfique pour tous les participants au débat, qu’il n’y ait aucun lésé ni aucun usurpateur.
Rien de tel pour expérimenter une situation de conflit qui se présentera bien souvent dans le réel. Ainsi, les élèves ont touché du doigt le défi concret que l’association Naturevolution tente de relever depuis quelques mois (voir article dans le blog évoquant ce sujet ici).
17:12 le 18 September 2011
Bonjour,
Je vous remercie d’avoir lu nos articles en profondeur. Vous avez raison, ils méritent quelques précisions. J’ai eu beaucoup de mal à réunir des informations sur le peuple Bara alors je suis ravi que vous y dédiez un site entier et que vous nous accordiez vos corrections. J’ai effectué le changement pour le mot Fokonolona. Merci pour cela. Cependant je ne crois pas avoir écrit que le mot Bara avec un lien étymologique avec les voleurs de zébu. Je me suis juste permis d’écrire que le vol de bœufs initié par la coutume qui poussait les jeunes hommes à voler un zébu pour gagner la main d’une femme est clairement ancrée dans la culture Bara, peut-être plus que dans toute autre ethnie.
En ce qui concerne Mr Nakamy, je ne connais malheureusement pas personnellement cet homme, je le cite en référence à l’article « Le vol de boeufs en pays Betsileo ». Je vous invite donc à prendre contact avec Mr Henri Rasamoelina, professeur à l’Université de Fianarantsoa et auteur de l’article et qui semble être aujourd’hui Ministre de la Fonction Publique du gouvernement de Camille Vital. Il saura mieux que moi vous répondre sur ce point.
Quant à votre premier point, toute l’équipe Naturevolution est bien convaincue comme vous que l’éducation est la priorité si l’on veut que les choses changent. Et ce que nous faisons avec le collège Aimé Césaire n’est qu’une part de l’ensemble de nos actions éducatives. Nous travaillons en effet avec de nombreux collèges et écoles en France et nous poursuivons un projet pédagogique (initié depuis un an) avec les enfants du district de Beroroha. Nous créons notamment une bibliothèque, nous leur apportons des manuels scolaires, nous leur distribuons des posters et faisons quelques interventions dans les classes afin de les sensibiliser au problème des feux de brousse, de la chasse d’espèces protégées… Ce n’est jamais assez et nous cherchons toujours à faire plus mais les moyens et le temps manquent toujours.
Je vous autorise bien entendu à utiliser une de nos images sur votre site pour faire le lien vers le nôtre.
Merci encore pour votre contribution.
Bien cordialement,
Evrard
16:29 le 18 September 2011
Madame, Monsieur,
Je tiens à vous féliciter pour la sensibilisation que vous faite au Collège Aimé Césaire de Grenoble. Je suis aussi persuadé que c’est par l’éducation que les mentalités changeront. L’idéal, c’est de faire pareille à Madagascar (je suis malgache) c’est à dire aider l’Etat malgache à éduquer…
Tout ce qui concerne les BARA m’intéresse. J’espère que mon site apportera quelques questionnements au sein de l’équipe éducative du collège.
Bien que très riche, votre article mérite quelques précisions : l’étymologie de Bara n’a rien à voir avec “voleur de zébu” . La communauté villageoise s’appelle FOKONOLONA au lieu de Fokonhoza.
Pouvez-vous me donner les coordonnée de P. NAKAMY, ce Bara qui s’intéresse au peuple Bara ?
Je compte mettre un lien sur mon site renvoyant au votre. M’autorisez-vous à mettre en ligne une de vos superbe photo pour se faire ?
Remerciements anticipés
Veloma
Dominique